La Maison

La Maison loyaliste, un lieu historique national

120, rue Union, Saint John, Nouveau-Brunswick, Canada

La Maison loyaliste est l’œuvre de David Daniel Merritt, un loyaliste de l’Empire-Uni originaire de New York. Construite en 1817, cette maison est restée aux mains de la famille pendant plusieurs générations jusqu’à son acquisition par la Société historique du Nouveau-Brunswick en 1959. Il s’agit d’un hommage digne des 50 premières années de présence des loyalistes au Canada et de l’excellence des premiers artisans de Saint John.

En 1783, Thomas et Amy Merritt, originaires de Rye, dans l’État de New York, émigrent à Saint John avec leur famille. Loyaliste, Thomas doit quitter son pays parce qu’il a signé une déclaration de protestation contre la révolution américaine en 1775. Son fils Thomas, membre des Queen’s Rangers de la Couronne britannique, s’installe également, plus tard, dans le Haut-Canada. C’est un autre des fils Merritt, David Daniel, qui a construit « la maison sur la colline », aujourd’hui la Maison loyaliste. Arrivé à l’âge de 19 ans à Saint John, David Daniel s’intègre très bien dans sa nouvelle communauté et tient un commerce près de Market Square. Selon la tradition familiale, quelque temps après l’année 1810, il lance les travaux de construction d’une nouvelle résidence familiale à l’angle des rues Union et Germain. La maison sera terminée en 1817.

David Daniel meurt en 1820, tout comme son père, laissant la maison à son fils, David Jabez. À la mort de ce dernier en 1884, la maison passe à sa fille, Louise Harrison, puis au fils de celle-ci, Louis, en 1941. Le fils de Louis, David, naît en 1946. La maison a donc été occupée sans interruption par la famille Merritt-Harrison pendant environ 150 ans. En 1959, à la mort de Louis Harrison, la Société historique du Nouveau-Brunswick en a fait l’acquisition grâce à l’aide de particuliers, de la municipalité et du gouvernement provincial. Elle abrite un musée saisonnier depuis 1961. La maison Merritt, un bel exemple d’architecture géorgienne, est le plus ancien édifice en bois de Saint John jamais modifié depuis sa construction. Elle est aujourd’hui presque identique à ce qu’elle était en 1817.

Comme bon nombre d’édifices en bois de cette époque, les murs extérieurs nord et est sont recouverts de planches à déclin (à l’origine en bois de cyprès), car ces façades sont les plus exposées aux intempéries. Les murs extérieurs sud et ouest sont recouverts de bardeaux. Une grande partie du bois de construction de la maison est du pin, provenant du Haut-Saint-Jean.

Bien qu’elle soit sobre à l’extérieur, la maison possède un intérieur de très belles proportions où l’on trouve de magnifiques sculptures sur bois. Les moulures, les arcs et les cheminées sculptés à la main sont particulièrement remarquables. Au-dessus de la porte d’entrée, dotée d’un heurtoir en laiton d’origine, se trouve une impressionnante fenêtre semi-circulaire à imposte. Le couloir principal se distingue par un escalier aux courbes gracieuses. Entre les couloirs avant et arrière se trouvent des portes incurvées qui, à première vue, semblent faire partie du lambris. La décoration intérieure se caractérise par des finitions raffinées et des volumes généreux qui suggèrent l’élégance du mode de vie pour lequel la maison a été conçue. Certains meubles du musée ont appartenu à la première génération de Merritt ayant vécu dans la maison. D’autres pièces ont été importées de Grande-Bretagne ou des États-Unis ou ont été fabriquées localement par des artisans tels que Thomas Nisbet.

La maison Merritt est une des rares constructions remarquables du centre-ville à avoir survécu au grand incendie de 1877. Aujourd’hui, ce musée interprète la culture matérielle et le mode de vie d’une famille de la classe supérieure de Saint John entre 1820 et 1900. Comme de nombreuses familles, les Merritt ont prospéré grâce à la vocation portuaire de la ville.

En 1833, à mesure que la ville s’étend, la spécificité des loyalistes s’estompe sous l’effet de l’immigration et des mariages mixtes avec d’autres groupes nationaux et ethniques, notamment les immigrants britanniques qui commencent à arriver après 1815. La ville et la province perdent également des habitants en raison de l’émigration vers les États-Unis.

La Maison loyaliste rappelle les 50 premières années des loyalistes au Nouveau-Brunswick et les premiers artisans de Saint John, à qui elle rend un hommage discret.

Cette maison est exploitée par la Société historique du Nouveau-Brunswick.